Courrier à Stéphane LE FOLL , ministre de l'Agriculture
Monsieur
le Ministre,
Le département de la Nièvre a connu,
cet hiver et ce printemps, une situation climatique particulièrement difficile.
Une pluviosité exceptionnellement longue et abondante a occasionné des dommages
conséquents aux exploitations agricoles, tant céréalières que d’élevage.
Les intempéries et l’absence de soleil
ont entraîné une non-pousse, et qui plus est de mauvaise qualité, à quoi s’est
ajoutée une sur-perte due aux piétinements des animaux sur des sols détrempés
et boueux dans les prairies pâturées. Les éleveurs ont dû affourager au pré
depuis plusieurs semaines, d’autres ont préféré transférer les animaux sur des
prairies de fauche, avec les corollaires : perte de stock et nécessité
d’acheter paille et aliments en supplément, et certains ont même été obligés de
les rentrer de nouveau dans les stabulations.
En grandes cultures, l’excès d’eau a
non seulement détruit une partie des terres ensemencées mais empêche également
les semis de printemps.
Les exploitants nivernais m’ont fait
part de leur grande inquiétude quant aux conséquences de cette situation.
Dans le cadre de la mobilisation du
Fond des calamités agricoles, une mission d’enquête a été organisée le 4 juin
en vue de constater les dégâts liés aux intempéries sur les parcelles
fourragères.
En revanche, le ministère de
l’Agriculture n’a, à ce jour, pas fait part de la mise en place de dérogations
réglementaires concernant les parcelles de culture.
A ce titre, je souhaite vous faire
part de mon soutien aux souhaits exprimés par les organisations
professionnelles :
- le maintien de l’ensemble des aides
de la Politique Agricole Commune,
- la suspension ou l’allègement des
contraintes liées au cahier des charges de la mesure agro-environnementale
rotationnelle,
- la mise en œuvre d’un dégrèvement de
taxe sur le foncier non bâti,
- l’instauration d’un Fonds
d’allègement des charges,
- d’éventuelles avancées de trésorerie
avec prise en charge d’intérêt à destination des agriculteurs pour lesquels
l’équilibre économique de l’exploitation est remis en question.
Face à ces conditions climatiques
exceptionnelles et à l’ampleur des dommages occasionnés pour l’agriculture
nivernaise, je compte sur votre compréhension afin de mettre en œuvre
rapidement ces procédures.
Je vous en remercie et vous prie
d’accepter, Monsieur le Ministre, l’expression de mes sentiments distingués.
Anne
EMERY-DUMAS