Mesdames,
Messieurs,
Merci à toutes
et à tous de votre présence ce soir.
Merci à
Monsieur Guillaumot, Maire de Rouy d’avoir bien voulu mettre cette salle du
foyer rural de Rouy a disposition pour cette traditionnelle cérémonie de vœux.
Comme l’année
dernière à St Benin d’Azy, j’ai souhaité l’organiser au cœur de notre
département et cette année particulièrement, n’est-ce pas Madame Larivé, nous
sommes au Cœur du Nivernais….
Tout d’abord permettez-moi
de présenter à chacune et à chacun d’entre vous mes meilleurs vœux pour cette
année 2014 qui s’ouvre :
-
des
vœux personnels de santé, de bonheur et de réussite pour vous et pour vos
familles
-
des
vœux collectifs pour notre pays et pour la Nièvre : que 2014 soit l’année
de la confiance retrouvée, confiance en notre avenir, confiance en notre
réussite, confiance en nous mêmes
L’année 2013 a
été une année dure, une année de crise, une année de souffrance pour ceux qui
ont perdu leur emploi, qui ont vu leur pouvoir d’achat diminuer et les
difficultés s’accumuler, une année d’efforts collectifs consentis par tous pour
que la France se redresse et retrouve son attractivité et sa compétitivité.
Je souhaite
que 2014 s’ouvre sur des perspectives plus heureuses et porteuses d’espoir. Que
tous ces efforts et les sacrifices de nos concitoyens portent leurs fruits et
que notre pays retrouve le chemin de l’emploi et de la croissance dans la
justice et la solidarité.
Cette période
du calendrier nous donne toujours l’occasion de revenir sur l’année écoulée et
il y a à peine plus d’un an que j’exerce le mandat de sénateur de la Nièvre que
vous m’avez confié,
Une année bien
remplie, au Parlement où de très nombreux textes nous ont été soumis :
-
la
refondation de l’école de la République, le mariage pour tous, l’interdiction
de cumul des mandats,
-
le
premier volet du texte de modernisation de l’action publique territoriale qui
concerne la répartition des compétences et la création des métropoles,
-
la
loi sur l’accès au logement et l’urbanisme rénové (ALUR), la loi de
programmation militaire,
-
la
loi consommation dont on a peu parlé mais qui a très sensiblement renforcé le
droit des consommateurs en reconnaissant notamment l’action de groupe,
-
la
loi de programmation pour la ville, le texte de lutte contre la fraude fiscale
et la grande délinquance économique et financière, la transparence de la vie
publique, la séparation et la régulation de l’activité bancaire
-
et
le mode d’élection des conseillers municipaux, des conseillers intercommunaux
et des conseillers départementaux qui va
entrer en vigueur dès le mois de mars prochain,
avec pour corollaire de nombreux
changements dans le
mode de scrutin puisque désormais les conseillers intercommunaux seront élus
directement en même temps que les conseillers municipaux,
-
le
scrutin de liste proportionnel –et donc paritaire- s’appliquera dans toutes les
communes de plus de 1000 habitants .
Autre
changement également dans la carte électorale du département dans la
perspective des élections départementales de mars 2015.
A la suite de
la réforme de 2010, les cantons avaient disparu et le conseiller territorial
(mi département – mi région) avait été créé.
En revenant
sur cette réforme pour maintenir les départements et leurs élus de proximité,
il a fallu recréer des cantons et
répondre aux obligations de notre constitution : avoir des
circonscriptions électorales équilibrées du point de vue démographique et
respecter l’obligation de parité au sein des conseils départementaux.
Les prochaines
élections cantonales se feront donc sur la base de 17 cantons dans la Nièvre
(dont nous aurons prochainement le découpage officiel après retour du Ministère
de l’Intérieur) qui éliront un binôme homme – femme, une novation qui a fait
couler beaucoup de salive et qui modifiera les habitudes mais qui était rendue
nécessaire par les obligations constitutionnelles que je viens d’évoquer.
La commission
des affaires sociales, au sein de laquelle je siège, a tout particulièrement
été mise à contribution au cours de cette année parlementaire :
-
la
loi de sécurisation de l’emploi qui a fait suite à l’accord interprofessionnel
du 11 janvier 2013,
-
la
loi sur l’avenir et la justice de notre système de retraites,
-
le
texte sur l’économie sociale et solidaire qui ouvre de nouvelles perspective
pour ce secteur d’activité,
-
la
loi relative à l’égalité hommes femmes
-
et
nous entamons, dès le début du mois de janvier, le travail sur un texte très
important qui est celui de la réforme de la formation professionnelle. Il
s’agira de traduire, sur le plan législatif, l’accord auquel les partenaires
sociaux sont parvenus fin décembre.
Le travail des
sénateurs et des commissions a été intense, sérieux et approfondi sur
l’ensemble de ces textes.
Malheureusement
trop souvent, lorsque nous arrivons au débat en séance, le jeu politicien des
groupes, ou des individualités qui composent notre assemblée, dans laquelle
aucune majorité claire ne se dégage,
aboutit à la mise en œuvre d’alliances politiques de circonstances - ou
de fait - et parfois même contre nature.
Les textes qui
sortent de ces débats ont connu tant de modifications, d’amendements votés de
manière aléatoire, qu’ils sont totalement dénaturés, souvent incohérents et
totalement inapplicables, ce qui a conduit les sénateurs socialistes à
plusieurs reprises, soit à voter contre, soit à refuser de voter et à laisser à
l’Assemblée Nationale la décision finale.
Sans une
explication claire, cette position peut surprendre, voire choquer bon nombre
d’entre vous, et je le comprends tout à fait.
Nous n’avons pas été élus pour cela et je souhaite vraiment que ces
situations ne se reproduisent pas en 2014, elles décrédibilisent complètement
le travail du Sénat.
Nous n’avons pas été élus pour mettre en avant les querelles de
chapelle, les étalements d’états d’âme et les postures politiciennes, nous
avons été élus pour travailler sérieusement, pour légiférer et pour faire
valoir l’intérêt de nos territoires, c’est
ce que vous attendez de nous et c’est tout ce que nous devons avoir à
l’esprit lorsque nous siégeons dans l’hémicycle du Sénat et que nous votons la
loi.
Le Sénat,
fragilisé par cette difficulté a réaliser des majorités et par des prises de
position difficilement compréhensibles, a
besoin plus que jamais d’une cure de jouvence et d’une réforme de son
fonctionnement pour le rendre à la fois plus efficace dans ses missions et
plus en phase avec la réalité politique et sociale de notre pays.
Le dernier
avatar en date : le refus du bureau de lever l’immunité parlementaire de
Serge Dassaut, ne fait que confirmer cet impérieux besoin de rénovation.
Cette décision
inique, qui creuse le fossé (déjà
suffisamment profond) entre les français et leurs élus, en donnant à croire que
les élus ne seraient pas soumis aux mêmes règles que l’ensemble des français, est d’autant plus critiquable que ceux qui
l’ont prise à bulletin secret, n’assument pas leur vote !
Ceci est
consternant alors que nous sommes tous, nous élus, en train de remplir les déclarations de
patrimoine et d’intérêts qui seront rendues publiques, comme le prévoit la loi,
sur la transparence financière que nous avons votée.
Une procédure
de vote public ou de vote à main levée les obligerait à prendre clairement
leurs responsabilités, ce qui est le moindre des courages politiques, je
soutiens mes collègues et le Président Jean-Pierre Bel qui demandent
l’application de ce mode de vote dans les décisions à venir et je considère que
les membres du bureau doivent faire connaître leur vote et les raisons qui
l’ont motivé.
Je considère
également que la question même de l’immunité parlementaire doit être posée,
qu’est ce qui justifie cela dans une démocratie moderne ? un parlementaire
qui commet crime ou délit de quelque nature que ce soit doit être à la
disposition de la justice sans qu’il soit besoin de lever l’immunité par un vote
du bureau de l’assemblée concernée : tous les justiciables doivent être
égaux devant la loi.
Ces prises de
position décrédibilisent notre action et je le déplore car nous sommes nombreux
à travailler, sans arrières pensées et
comme nous le devons à ceux qui nous ont confié notre mandat. Nous devons
remplir ce devoir à Paris dans le travail législatif et en rendre compte dans
nos départements.
C’est ce à
quoi je consacre mon temps depuis un an et
vous le savez car j’ai l’occasion de vous en rendre compte régulièrement
par mon journal, mon blog et ma page
Facebook.
Je me suis particulièrement investie, en
dehors de l’actualité législative dans deux dossiers qui intéressent au premier
chef notre département : l’élevage et la filière bois.
Le travail mené
l’année dernière : la mission d’information sur la filière viande, les
démarches auprès de la commission européenne pour garantir l’étiquetage des
produits, les réflexions du groupe d’étude forêt bois, vont trouver un aboutissement dès ce printemps
dans la discussion et l’amendement de la loi d’avenir pour l’agriculture,
l’alimentation et la forêt.
Il s’agit d’un
texte important qui concrétisera :
-
la
mise en œuvre sur le plan national des objectifs de la POLITIQUE AGRICOLE
COMMUNE pour la période 2014- 2020 conformément aux engagements pris par le
Président de la République en octobre dernier à Cournon
-
et
qui fixera les bases d’une nouvelle politique nationale de la forêt et du
bois ; cette dernière partie confortera les dispositions prises pour faire
de la filière bois l’un des 34 plans de la reconquête industrielle annoncés cet
automne par Arnaud Montebourg.
C’est un
dossier important également pour la Nièvre car l’agriculture et la filière bois
sont deux domaines d’excellence de notre économie locale sur lesquels nous
travaillons de concert avec le département, l’Etat, les professionnels et les
acteurs locaux.
Richesses
naturelles, vecteur d’emplois non délocalisables, ces deux axes de
développement retiennent toute notre attention et figureront en bonne place
dans les actions retenues dans les contrats de plan avec l’Etat et la Région en
cours d’aboutissement.
Notre Nièvre,
elle est pleine de talents,
en parcourant
nos communes, en allant au devant des entrepreneurs qui y développent des
activités trop souvent méconnues, j’ai pu découvrir de véritables pépites, des
petites entreprises (parfois très petites) qui développent des technologies de
pointe dans des domaines innovants, et cela en toute discrétion au cœur d’une
zone rurale dont on ne soupçonne pas qu’elle abrite de telles activités.
Des jeunes qui
s’engagent dans l’agriculture avec passion malgré les difficultés et les
risques de cette profession.
Des porteurs
de projets, des professions libérales qui ont choisi la qualité de la vie que
nous avons ici et le télétravail pour s’épanouir dans leur secteur d’activité.
Des
entrepreneurs attachés à leur territoire qui souhaitent pouvoir y développer leurs
entreprises et y créer des emplois,
Ces femmes et
ces hommes remplis d’énergie, d’idées, de créativité, ont besoin de notre
soutien,
besoin des
moyens de se développer ici comme ils les trouveraient ailleurs,
je pense au très
haut débit notamment pour lequel Niverlan et son Président, oeuvrent sans
relâche,
mais aussi à
tout l’environnement nécessaire à la qualité de vie dans notre
département : des écoles pour leurs enfants, des médecins indispensables à
tous et à tous les âges, des liaisons routières et ferroviaires avec
l’extérieur….
Le Commissariat général à
l’égalité des territoires, qui regroupera trois services existants en matière
d’aménagement du territoire, vient d’être créé et devra organiser concrètement
la lutte contre la fracture territoriale en rapprochant le rural, l’urbain et
le périurbain, et en mobilisant plus efficacement les acteurs publics au
service de l’égalité entre les territoires.
En effet, l’approche avait
été jusqu'alors essentiellement sectorielle et très complexe avec, entre autre,
la multiplication des zonages et des normes.
Aujourd’hui, les élus
demandent non seulement une simplification des outils, mais aussi une analyse
plus fine des besoins de leurs territoires, à l’échelle des bassins de vie pour
plus de cohérence, et adaptée à leur situation spécifique.
Après le projet de loi
consacré aux métropoles, ressenti par de nombreux élus des zones rurales comme
un abandon de leur territoire par l'Etat, les volets à venir de la
décentralisation doivent traduire la volonté gouvernementale d'égalité des
territoires.
A l’instar des députés,
qui ont voté il y a quelques jours une proposition de résolution pour la
promotion d’une politique d’égalité des territoires, j’insiste pour que soient
consacrés de nouveaux moyens dans l’accès aux services publics, dans le
développement de l’ingénierie territoriale et dans l’aménagement numérique du
territoire.
Je plaide par
conséquent pour la refonte et l'amplification des outils de péréquation en
concentrant les moyens sur les territoires les plus fragiles, pour la
restauration d'une autonomie fiscale pour les collectivités et pour la
mobilisation d'une partie des concours de l'Etat vers les investissements
territoriaux.
C’est le rôle,
le devoir et l’ambition collective des élus de ce département de s’inscrire
dans cette démarche et d’en tirer le meilleur profit pour notre territoire.
Cette action
collective, je veux le dire ici devant
vous, elle existe et elle est au travail depuis des mois, les grands
projets du département sont portés et soutenus par tous,
la
concertation entre nous a lieu, elle peut sans doute, on le peut toujours, être
améliorée mais vos élus, parlementaires, conseil général et régional
travaillent ensemble et dans le même sens, pour la Nièvre.
Avant de
conclure ce propos, et de vous convier à lever notre verre à cette nouvelle
année, (en remerciant M. Patrice Guillot, Restaurant Les Légendes à Saint
Saulge) pour le buffet, je souhaite
m’adresser à ceux d’entre vous qui seront concernés par les élections
municipales de mars prochain.
Des maires et
des élus municipaux, appréciés de tous qui se sont dévoués pendant de
nombreuses années à leur commune et à leurs concitoyens, ont fait le choix de
mettre fin à leur mandat.
Qu’ils soient
ici remerciés de leur engagement au service commun, je leur souhaite -tout
spécialement- de belles et heureuses heures consacrées désormais à leur famille
et à leur loisirs, mais je le sais pour beaucoup d’entre eux la fin du mandat
n’est pas la fin de l’engagement collectif et nos associations verront sans
doute de nouveaux bénévoles s’investir dans les mois qui viennent.
Ces échéances
verront aussi l’élection de nouvelles équipes qui se
mettront au travail avec conviction et enthousiasme, je les assure de ma présence
à leurs côtés, autant qu’ils le souhaiteront pour les soutenir et les aider à
réussir leurs projets.
Chers amis, soyons
fiers de ce que nous sommes, tendons la main à ceux qui ont besoin de nous et
avançons, pour que 2014 soit au rendez-vous de nos espoirs.
Anne EMERY-DUMAS
Sénatrice
de la Nièvre