lundi 22 juillet 2013

Traçabilité, compétitivité, durabilité : Trois défis pour redresser la filière viande



Rapport de la Mission Commune d’information :

 

La mission commune d'information sur la filière viande en France et en Europe, créée en mars 2013, a présenté son rapport le 18 Juillet 2013. Suite au scandale des lasagnes à la viande de cheval vendus pour du bœuf en février dernier, le Sénat avait mobilisé 27 sénateurs.
Anne Emery-Dumas était membre de la mission. Très concernée par les questions relatives à l’élevage, mobilisée sur les questions agricoles, elle a participé aux 62 auditions organisées ces 3 derniers mois.
Un diagnostic des difficultés de la filière vient d’être rendu public et une liste de propositions a été dressée tendant à répondre aux besoins des consommateurs et des acteurs économiques du secteur de la viande.
La mission commune a placé le consommateur et les acteurs de la filière viande au cœur de ses réflexions.
Le rapport sénatorial a été adopté le 17 juillet : il contient 40 propositions concrètes :
Améliorer la sécurité sanitaire dans la filière viande
Proposition n° 1 : Créer au niveau européen un dispositif d’agrément pour les activités de négoce dans la filière viande.
Proposition n° 2 : Renforcer les contrôles des établissements de 4ème transformation, en particulier dans le secteur des plats préparés.
Proposition n° 3 : Approfondir la coopération entre services de contrôle des États membres de l’Union européenne chargés de la lutte contre les fraudes alimentaires.
Proposition n° 4 : Durcir les sanctions en cas de tromperie du consommateur sur les denrées alimentaires.
Proposition n° 5 : Intensifier les contrôles sanitaires effectués auprès des établissements de remise directe et de restauration collective.
Proposition n° 6 : Systématiser les visites sanitaires en élevage, notamment pour les élevages hors sol de porcs et volailles.
Proposition n° 7 : Maintenir un dispositif public indépendant de contrôle des abattoirs qui assure un niveau d’exigence sanitaire élevé et égal sur l’ensemble du territoire national.
Proposition n° 8 : Renforcer les effectifs des services de contrôle relevant de la DGAL et de la DGCCRF.
Proposition n° 9 : Harmoniser les contrôles réalisés à l’entrée des produits alimentaires aux frontières extérieures de l’Union européenne
Proposition n° 10 : Instaurer un étiquetage obligatoire de l’origine nationale pour les viandes brutes et transformées.
Relancer un modèle économique dans l’impasse
Proposition n° 11 : Procéder à une application nationale de la PAC 2014-2020 qui amplifie la redistribution des aides vers l’élevage, en utilisant tous les leviers disponibles.
Proposition n° 12 : Mettre en place un volet spécifique à l’élevage au sein de la politique nationale de l’installation des jeunes agriculteurs.
Proposition n° 13 : Créer une nouvelle prime couplée destinée à encourager l’engraissement des jeunes bovins.
Proposition n° 14 : Subordonner l’adoption de toute norme nationale plus sévère que les normes européennes à une étude d’impact.
Proposition n° 15 : Aligner la réglementation française sur la réglementation européenne concernant la gestion des matériels à risques spécifiés (MRS).
Proposition n° 16 : Mettre fin à l’obligation d’une nouvelle étude de sol préalable à l’approbation du plan d’épandage, lorsqu’une étude a déjà été faite.
Proposition n° 17 : Mettre en place une procédure allégée d’enregistrement des élevages porcins jusqu’au seuil de 2 000 porcs.
Proposition n° 18 : Renforcer le plan de modernisation des bâtiments d’élevage (PMBE) et le plan de performance énergétique (PPE).
Proposition n° 19 : Lancer un plan sectoriel de modernisation des élevages avicoles et des entreprises de l’aviculture.
Proposition n° 20 : Créer un schéma national des abattoirs (SNA) décliné par région, destiné à orienter la politique de l’État et des collectivités territoriales en direction de l’industrie de la viande.
Proposition n° 21 : Développer la contractualisation dans le secteur de la viande bovine.
Proposition n° 22 : Assurer aux éleveurs des évolutions de prix de vente qui prennent en compte les variations de leurs coûts de production.
Proposition n° 23 : Interdire la pratique de promotions « à prix cassés » qui constituent une forme de vente à perte.
Proposition n° 24 : Favoriser le développement des circuits courts et des filières de qualité, à côté des filières industrielles.
Proposition n° 25 : Conforter le rôle de l’observatoire des prix et des marges en donnant une force officielle aux indices qu’il publie.
Proposition n° 26 : Indiquer obligatoirement l’origine nationale de la viande servie sur les cartes des restaurants et en restauration collective scolaire.
Proposition n° 27 : Sanctionner l’abus de la mention « viande fraiche » pour la viande ovine réfrigérée conservée durant une longue durée.
 
Proposition n° 28 : Expérimenter le double étiquetage des prix, pour faire figurer les prix payés au producteur, sur une liste de produits phares.

Proposition n° 29 : Mettre en place un dispositif d’affichage dans les surfaces de vente des pratiques abusives constatées dans leurs relations avec leurs fournisseurs de viande.
Proposition n° 30 : Mettre en cohérence le dispositif français de soutien à l’export agroalimentaire.
Proposition n° 31 : Inscrire la viande dans le plan export agroalimentaire.
Proposition n° 32 : Préserver les restitutions aux exportations pour le grand export de poulet pendant une période transitoire.
Proposition n° 33 : Obtenir une révision des conditions d’application de la directive européenne sur le détachement de travailleurs.
Répondre à des attentes sociales croissantes
Proposition n° 34 : Soutenir les filières de qualité à haute valeur ajoutée par le développement des signes de qualité et marques collectives à forte notoriété.
Proposition n° 35 : Exonérer l’élevage à l’herbe de la taxe carbone.
Proposition n° 36 : Aménager l’étiquetage environnemental pour prendre en compte les bénéfices de l’élevage.
Proposition n° 37 : Aménager l’écotaxe poids lourds afin d’en exonérer le secteur de l’élevage.
Proposition n° 38 : Instaurer un étiquetage obligatoire du mode d’abattage, selon des modalités non stigmatisantes.
Proposition n° 39 : Imposer des contrôles physiques des vétérinaires au poste d’abattage, pour toutes les espèces et suivre les incidents d’étourdissement ou d’égorgement.
Proposition n° 40 : Développer les formations initiales et continues au sein de la filière viande.

Sénat - communiqués de presse