mardi 23 juin 2015

Projet de Loi : "DIALOGUE SOCIAL ET EMPLOI " - Egalité professionnelle et salariale entre les Femmes et les Hommes




Voici le texte de  mon intervention au Senat cet après midi dans le cadre
de la discussion du projet de Loi " dialogue social et Emploi".






Monsieur le Président,

Monsieur le Ministre,

Madame la Rapporteur,

Chers collègues,

 


Ce projet de loi « dialogue social et emploi » marque la volonté du gouvernement de poursuivre sa logique de réforme engagée depuis 2012 et déjà traduite dans les textes sur la sécurisation de l’emploi, et celui, toujours en débat, sur la croissance et l’activité.
 
L’incapacité à aboutir à un accord des partenaires sociaux lors des négociations de janvier dernier, a obligé le gouvernement à prendre l’initiative de légiférer pour répondre à la nécessité de moderniser le dialogue social et d’améliorer l’efficacité économique.  En effet, comme vous l’avez rappelé devant notre commission des affaires sociales, Monsieur le Ministre, « le dialogue social n’est pas seulement source de progrès pour les salariés, c’est aussi un gage de meilleur fonctionnement de l’entreprise et d’efficacité économique. »
 
Nous partageons ce sentiment que la démocratie sociale n’est pas l’ennemie de l’efficacité économique, nous croyons même qu’elle en est l’alliée.
 
Je ne reviendrai pas sur l’architecture du texte, que mes collègues qui sont intervenus précédemment ont traité dans le détail, mais je souhaite insister sur un point particulier qui a pu faire l’objet d’inquiétudes: l’impact de ce texte sur l’égalité professionnelle et salariale entre les femmes et les hommes.
 
Je souhaite tout d’abord rappeler que ce texte se situe dans la poursuite de l’action engagée par ce gouvernement en faveur de l’égalité hommes, femmes et pour rendre effective l’égalité professionnelle, au travers notamment de la loi du 4 août 2014.
 
L’un des apports majeurs de ce texte est la représentativité équilibrée des femmes et des hommes au sein des institutions représentatives du personnel. C’est une avancée notable et incontestable en direction de l’égalité professionnelle et de la juste représentativité.
 
Partant du constat que les femmes sont aujourd’hui sous-représentées parmi les élus du personnel ( la proportion d’élues représenterait 36,42% pour les PV du 1er tour, bien inférieure au 47,9% de la population en emploi qu’elles représentent, selon les sources de l’INSEE) l’article 5 du projet de loi stipule que les listes de chaque collège électoral pour les élections des délégués du personnel et des membres du comité d’entreprise devront comporter un nombre de femmes et d’hommes correspondant à leur représentation sur la liste électorale. Cette obligation est assortie d’une sanction puisque la constatation par le juge du non respect de ces prescriptions induira la perte de sièges pour les organisations réfractaires.
 
L’assemblée nationale, sur proposition de la délégation aux droits des femmes, avait ajouté un article 5 bis étendant cette obligation de parité à la désignation des conseils de prud’hommes. Notre commission des affaires sociales en a voté la suppression lors de l’examen en commission et le groupe socialiste et républicain vous proposera un amendement de rétablissement, considérant que le principe de parité doit pouvoir s’appliquer aux conseils de prud’hommes, dans toutes les sections et tous les collèges, afin de tenir compte des évolutions sociétales qui induisent une représentations de plus en plus importante des femmes dans tous les secteurs d’activité.
 
 
Les articles 13 et 14 qui simplifient  et regroupent les informations et consultations annuelles obligatoires du comité d’entreprise  et les négociation obligatoires en entreprise, ont fait débat, des craintes étant apparues quant  au maintien de l’obligation faite aux entreprises de produire un rapport de situation comparée faisant le point sur les salaires et la situation professionnelle des femmes et des hommes dans les entreprises.
 
En effet, l’ANI du 19 juin 2013 a convenu de simplifier et d’améliorer l’efficacité des négociations portant sur l’égalité entre les femmes et les hommes dans l’entreprise et de développer l’utilisation du rapport de situation comparée, ce dernier a été intégré dans la base de données économiques et sociales de l’entreprise.
 
Afin que l’effort –unanimement salué- de regroupement des consultations périodiques en 3 consultations obligatoires, n’amoindrisse pas la prise en compte de l’égalité entre les femmes et les hommes, une rubrique spécifique a été créée par amendement de l’assemblée nationale dans la base de données unique qui devra reprendre notamment le diagnostic et l’analyse qui figuraient dans le rapport de situation comparée. De plus, les informations transmises au CE devront intégrer toutes les informations existantes sur l’égalité professionnelle.
 
Par ailleurs, la négociation obligatoire sur la rémunération, le temps de travail et la répartition de la valeur ajoutée, intégrera la mise en œuvre des mesures visant à supprimer les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes.
 
La nouvelle négociation annuelle obligatoire sur la qualité de vie au travail et l’égalité professionnelle,  quant à elle s’appuie sur les données relatives à la situation comparée incluses dans la base de données unique.
 
Enfin la négociation triennale sur la gestion des emplois et des parcours professionnels intègre la mixité des métiers et reprend la mention explicite de l’obligation d’établissement d’un plan d’action en faveur de l’égalité professionnelle en l’absence d’accord collectif sur ce sujet.
 
 
Considérant que ces dispositions lèvent les réserves qui avaient pu être émises et que ce projet de loi améliore la qualité du dialogue social et constitue une avancée  notable pour l’égalité professionnelle et nous le soutenons sans réserves.

Sénat - communiqués de presse