mercredi 6 mars 2013

Se battre pour sauver des emplois industriels à Nevers

Aux côtés des élus locaux connaissant parfaitement l’entreprise SELNI – ex-Brandt –, ses dirigeants et employés, nous avons sollicité Madame Nicole BRICQ, Ministre du Commerce extérieur, Monsieur Pierre MOSCOVICI, Ministre de l’Economie et des Finances, Monsieur Arnaud MONTEBOURG, Ministre du Redressement Productif afin qu’une réponse favorable soit donnée à la demande de garantie de financement adressée par le groupe SELNI à la COFACE. 


L’entreprise SELNI, – ex-Brandt –, installée sur la commune de Nevers et employant 143 salariés, est spécialisée dans la conception, le développement, et la fabrication de moteurs électriques. C’est l'un des principaux fabricants en Europe de moteurs électriques universels, asynchrones et de pompes, utilisés principalement dans le domaine de l’électroménager, pour l’équipement de machines à laver le linge. 

Dans un secteur concurrentiel investi par les puissances émergentes, telles que la Chine et l’Inde, elle a connu des heures difficiles il y a quatre ans, qui l’ont conduite à être inscrite en procédure de redressement, mais explore depuis avec succès la voie d’un business model qui peut assurer le maintien et le développement de son activité et de ses emplois en France. Elle s’inscrit parfaitement dans le mouvement de ré-industrialisation par la recherche et développement « made in France ». 

Le cœur de l’activité actuelle de l’entreprise SELNI repose sur deux moteurs déjà anciens, conçus il y a plus de dix ans, et très copiés dans les pays émergents. Le premier est un moteur universel d’entrée de gamme (dit « MU3 ») et le second un moteur plus puissant (dit « MU2 »). Les volumes annuels de ces produits classiques garantissent les emplois industriels actuels de l’entreprise. 

Leur qualité et leur compétitivité leur permettent de répondre à la demande croissante des marchés émergents, en générant un chiffre d’affaire annuel de 26 millions d’euros, dont 95% sont réalisés à l’export. Après une période d’effritement des commandes, le dynamisme commercial retrouvé de SELNI lui a permis de conquérir de nouveaux marchés pour ses moteurs universels, à hauteur de 12 millions d’euros, fin 2012 et début 2013. Néanmoins, ces produits restent structurellement très exposés à la concurrence mondiale, sur un segment de marché où le facteur coût du travail ne joue pas en faveur de notre pays. 

C’est pourquoi l’entreprise SELNI a lancé un important travail de recherche et développement, qui a permis au groupe de faire breveter un nouveau moteur électrique dit « BLDC », (BrushLess Direct Current, moteur sans brosse à courant continu), aux caractéristiques uniques sur le marché. Ce moteur « made in France », à électronique intégrée, destiné à équiper des lave-linges, génère 40% d’économies en électricité et se montre plus puissant que ses concurrents, grâce à un rendement de 90%, tout en étant très silencieux. Il offre au groupe SELNI des perspectives de conquête de marchés très larges, sur d’autres cibles, telles que les vélos électriques et les tondeuses à gazon. 

D’ores et déjà, le produit rencontre un écho très favorable, avec la signature de nouveaux contrats avec des clients tels que l’espagnol FAGOR, le slovène GORENJE et le turc VESTEL. 

Tous les facteurs d’une nouvelle solidité industrielle et d’un redéveloppement de l’emploi sont donc réunis. L’entreprise SELNI est en mesure d’honorer ses engagements de remboursement des créanciers concernés par le plan de redressement signé en 2010 et projette, à court terme, la création de 20 à 30 emplois industriels nouveaux à Nevers. 

Afin de pouvoir lancer la production correspondante, la chaîne logistique nécessite le règlement aux fournisseurs d’une partie des matières premières entrant dans la composition des moteurs, notamment le cuivre. 

L’entreprise SELNI n’est pas encore en mesure d’avancer la trésorerie nécessaire. Elle a donc sollicité un prêt bancaire, pour un montant de 7,2 millions d’euros, correspondant au besoin de financement global de quatre marchés en cours, auxquels est assorti un plan de trésorerie. La banque Crédit Agricole a accordé une ligne de crédit pour ce plan de financement, sous réserve d’une garantie de la COFACE. 

Si cette réponse s’avère positive, nous aurons là l’occasion de réussir un beau projet de ré-industrialisation de notre pays.

Sénat - communiqués de presse